Souheil aurait eu 22 ans ce 25 avril – Stop aux violences d’état

Infos et reportages - 10 mai 2024
Souheil aurait eu 22 ans ce 25 avril – Stop aux violences d’état

Souheil aurait eu 22 ans ce 25 avril – Stop aux violences d’état

Devant le palais de justice de Marseille, avait lieu ce 25 avril, un rassemblement en mémoire de Souheil El Khalfaoui, qui aurait eu 22 ans ce jour là.

Il aurait eu 22 ans, mais il en avait 19 quand il a été tué d’une balle en plein coeur par un policier stagiaire, à la Belle de Mai à Marseille le 4 aout 2021, dans le cadre de ce que l’article 435-1 d’une loi votée en février 2017, appelle un « refus d’obtempérer ».

Les bandes des caméras de vidéosurveillance ont disparu, en tout cas elles ne semblent pas figurer dans le dossier de l’IGPN, ni dans celui de l’enquête, du procureur tout d’abord, qui a prononcé un non lieu fin 2021, puis du Juge d’Instruction qui a été saisi par les proches de Souheil.

Mais les témoins ont permis de connaître le déroulement de la scène, bien loin du récit que les policiers ont fait à Issam El Khalfaoui, le père de Souheil, après que celui-ci ait été envoyé d’hopital en hopital à la recherche de son fils, pour n’apprendre sa mort que par voie de presse à 21h.

Jusqu’à voir le communiqué des habitants et habitantes témoins de la mort de Souheil, qui ont se sont rassemblés pour organiser une marche blanche les jours suivant, Issam était convaincu que son fils était mort en tentant de tuer un policier.

Or ce mercredi 4 aout 2021, Souheil était sans permis au volant d’une voiture dans laquelle se trouvait aussi deux de ses amis. Ces derniers, comme les témoins, rapportent que vers 17h30, une patrouille de police les a arrêtés. Après un échange avec les policiers, Souheil manoeuvre pour tenter de leur échapper. En reculant il heurte légèrement un policier avec l’avant de sa voiture, mais lorsque l’autre policier tire, la voiture est à l’arrêt, prête à partir dans une direction où elle ne les menace pas. Souheil est laissé sans assistance, convulsant au volant de la voiture, et c’est une passante qui appelle les secours. Les autres passagers de la voiture sont menottés, embarqués au poste.

Depuis 18 mois, la famille de Souheil attend sans plus y croire, que le juge d’instruction fasse la lumière sur ce qui a conduit à sa mort.

Leur combat se situe ailleurs : qu’il n’y ait pas d’autre victimes de cet article 435-1, que ce « permis de tuer » soit supprimé, que des révisions de la loi permettent de réelles enquêtes de justice sur les violences policières.

C’est l’objet de leur association Stop aux Violences d’État, 435-1 m’a tué.e.

Le 4 août c’est aussi la date anniversaire de l’abolition des privilèges, en 1789 suite à la révolution Française. Or dans cette intervention policière, dans cette affaire, mais aussi dans le contexte plus large de la Belle de mai en 2021, tout semble aux antipodes d’une France où les privilèges auraient été abolis.

 


 

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Durée de l’émission : 44 minutes (dont 13 de musique de fin…)