Chroniques àMer, le podcast d’Alarmphone – #28 Libérez Ibrahima Bâ !

Contre les frontières - 12 janvier 2025
Chroniques àMer, le podcast d’Alarmphone – #28 Libérez Ibrahima Bâ !

Chroniques àMer, le podcast d’Alarmphone – #28 Libérez Ibrahima Bâ !

Episode # 28 – Libérez Ibrahima Bâ !

Ibrahima, c’est un jeune sénégalais qui a quitté son pays pour rejoindre l’Europe. A la suite du naufrage de l’embarcation à bord duquel il effectue sa traversée de la Manche, 4 personnes perdent la vie. Désigné comme ayant été le capitaine de ce bateau, il est mis en examen et emprisonné au Royaume-Uni.

Il est soutenu en prison par nos camarades du groupe Captain Support, qui depuis 2022 lui écrivent, lui rendent visite, se montrent présents et solidaires à ses côtés, et l’aident dans ses démarches juridiques et administratives. Certain.es de ces camarades ont eu l’occasion, lors d’un voyage au Sénégal, de rendre visite à sa famille et à son village, à Kibassa dans le sud du pays. C’est cette histoire que raconte notre épisode aujourd’hui.

Dans cet épisode, vous pouvez entendre: Rien qu’une fois faire des vagues d’Anne Sylvestre / Lettre à la République de Kerry James / Freestyle from HMP Isis de Ibrahima Bâ / Baby de Adrea Farri, Seydou Sarr et Moustapha Fall (BO Io Capitano) / Timtar de Tamikrest (BO Io Capitano)

Merci à tous.tes celleux qui ont rendu cette émission possible.

Bonne écoute !
Main sur le coeur et poing levé.** Attention : Parce que la situation est dure et violente en Méditerranée, cette chronique et les cas qui sont racontés peuvent être difficiles à entendre. **

 

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Chroniques à MER, c’est une chronique radio mensuelle en français, qui sort la deuxième semaine de chaque mois.

Chroniques à MER c’est une chronique réalisée par des membres du réseau AlarmPhone, une hotline auto-gérée par des activistes 7/7- 24/24 depuis 2015, pour soutenir les appels des personnes qui sont en détresse sur la frontière méditerranéenne, exiger leurs sauvetages et leurs débarquements dans des ports sûrs.

Chroniques à MER, c’est une chronique d’actualité et d’analyse des frontières et de leurs conséquences, pour raconter ce qui se passe en mer Méditerranée depuis le point de vue de notre travail dans le réseau AlarmPhone.

Chroniques à MER, c’est une chronique courte. Elle est diffusable sur des radios associatives et libres. Elle est aussi disponible sur le site de Jet FM (Nantes), de Radio Galère (Marseille), de Canal Sud (Toulouse), et ici même.

Parce que des milliers de gens traversent la Méditerranée ;
Parce que la mer méditerranée est une frontière ;
Parce que les frontières perpétuent le racisme et colonialisme ;
Parce que le racisme et le colonialisme tuent.
Parce qu’en 2020 1760 pers sont mortes en traversant – 147 personnes par mois, 34 par semaines, près de 5 personnes par jour – et bien bien plus dont on ne sait rien ;
Parce que des histoires existent derrières les chiffres ;
Parce que ces histoires doivent être racontées ;
Parce qu’on ne veut pas oublier ;
Parce qu’on veut continuer à lutter ;
Parce qu’on ne veut pas s’habituer ;
Parce qu’on savait …

Pour nous contacter, vous pouvez écrire à : chroniques_a_mer@riseup.net

Pour en savoir plus sur l’AlarmPhone et les politiques de frontières maritimes européennes, vous pouvez consulter le site d’AlarmPhone et celui de Watch the Med.

Tous les épisodes sont disponibles en réécoute et téléchargement sur le site de jetFM : www.jetfm.fr
Vous pouvez aussi les trouver ici :

 

Episode 29

Compil aMer 2

Pour ce premier épisode de 2025, nous avons eu envie de vous proposer un nouvel épisode musical. Comme nous l’avions dit dans un précédent épisode la musique est un moyen de transmettre des messages de lutte et de rage , de donner de l’espoir que nous trouvons puissant et qui nous parle.

Dans chroniqes àMer, nous utilisons souvent des extraits de morceaux avec parfois la frustration de ne pas les écouter en entier, les épisodes musicaux nous permettent de vous faire découvrir ou redécouvrir toute la puissance de ces chansons.

Alors pour commencer l’année, nous vous proposons d’écouter différents morceaux qui parlent de l’exil, des politiques racistes des frontières mais aussi des morceaux qui parlent du désir de liberté, de lutte et de rage et qui ont pu être repris dans des manifestations de révolte ces dernières années. Une manière pour nous aussi d’apporter tout notre soutien à toutes celleux qui luttent contre le racisme et le colonialisme et pour la libre circulation de toutes partout dans le monde.

Dans cet épisode, vous pourrez écouter : Rien qu’une fois faire des vagues d’Anne Sylvestre / Abd al malik- Gibraltar / Donya- Baraye (cover) / Tinaa – Le bruit et l’odeur / Daniel Vigliett – Milonga de andar lejos /
Soolking – Liberté / un petii bout de chant de manif Hama / وصفي المعصراني – طيب اذا منرجع/ L’instrumentale de Lettre à la République de Kerry James

 

Episode 27

Compil aMer

Ce mois ci, c’est un épisode de Chronique à Mer un peu spécial. On a eu envie de vous partager des chansons qui parlent de l’exil, de l’expérience de la migration, des politiques racistes, qui parlent de désir, de lutte et de rage.

Parce que la musique est un moyen de transmettre qui nous parle, qui vaau-delà des mots et des témoignages, qui raconte l’intime, et nous embarque ailleurs ou dans un autre ici.

Parce que la chanson est puissante. D’ailleurs, les organisations comme l’OIM, l’organisation mondiale de l’immigration, le UNHCR, l’office des nations unis pour les réfugiés ou encore des gouvernements passent des commandes à des artistes et mettent beaucoup d’argent dans la création de chansons qui ont comme but d’inciter les personnes à ne pas choisir les voies irrégulières de migration, comme s’il y en avait d’autres possibles, comme s’il y avait le choix, comme si ces puissances n’étaient pas elles même responsables des risques que les personnes doivent prendre pour se déplacer.

Alors voilà ce premier épisode de chansons qui nous parlent et qu’on avait envie de partager avec vous. Certains de ces morceaux, on les a utilisés dans d’autres épisodes et on avait envie de prendre le temps de les écouter en entier cette fois ci.

Bon voyage à vous.

Dans cet épisode, vous pourrez écouter : Rien qu’une fois faire des vagues d’Anne Sylvestre / Lettre à la République de Kerry James / Intidab de Shabjdeed / Mana’a de Badiaa Bouhrizi / une version live de Ya Rayah par El Gusto Masters of Chaabi Reunite / Sodade de Cesaria Evora / A Kinshasa de Ninho feat Fally Ipupa

 

Episode 26

Ne rien lâcher, 2 sur 2

Ce mois ci, dans ce nouvel épisode Chronique à MER, on vous propose d’écouter le deuxième épisode sur les histoires qui nous donnent de la force.

On s’est retrouvé.es au mois de mai dans le nord de la France avec une centaine d’autres membres du réseau Alarmphone, pour échanger, pour continuer à réfléchir ensemble à nos stratégies, pour prendre des décisions et pour plein d’autres raisons. On a profité de ce moment pour enregistrer nos camarades en leur demandant de partager des histoires qui leur donnent de la force.

En écoutant leurs récits, on s’est rendu compte que parfois des histoires qui donnent de la force sont des histoires dures, mais que vu la situation terrible aux frontières, elles restent des histoires qui nous permettent de continuer.

Ce sont les moments d’inattendu, où la situation bascule à l’inverse de ce qu’on s’imaginait. Parfois, c’est juste un message, un appel, une photo, des retrouvailles, des rencontres. Parfois, c’est sentir à quel point la solidarité est puissante.

Sans ces moments d’espoir, le sentiment d’impuissance risque de nous submerger.

On a envie d’entendre d’autres voix que celles qui nous martèlent des propos imbuvables. On a besoin de garder les courts moments de joie et de laisser un peu briller les sensations de soulagement. Car ce sont aussi toutes ces histoires qui nous permettent de continuer à s’organiser ensemble et à lutter.

Merci à à tous.tes celleux qui ont rendu cette émission possible.

Et pour la musique : Rien qu’une fois faire des vagues – Anne Sylvestre / El Búho – Mirando el Fuego Feat. Joaquin Cornejo & Minük / Ouled El Bahdja – La Casa Del Mouradia / l’instrumentale de Lettre à la République de Kerry James / Liberté – SoolKing feat. Oulhed El Bahdja / Tosca E luceve le stelle – José Gonzalès Granero

 

Episode 25

Ne rien lâcher, 1 sur 2

Ce mois-ci, dans Chroniques à Mer, on vous raconte des histoires qui nous donnent de la force de continuer, de ne rien lâcher.

Depuis presque 10 ans, le réseau AlarmPhone réunit des activistes au nord et au sud de la Méditerranée qui s’organisent ensemble pour lutter contre les frontières et pour la liberté de circulation de toutes et tous. Pour que ce réseau qui réunit tant de gens, depuis tant d’endroits différents, puisse fonctionner, il faut pouvoir se rencontrer, se parler, c’est-à-dire se voir en vrai. Alors on essaye de se réunir deux fois par an.

La dernière fois, c’était il y a quelques semaines dans l’ouest de la France. Comme à chaque réunion qui se passe au nord, à cause du régime des visas, seulement quelques personnes du sud étaient présentes. Et c’était triste et rageant qu’une si grande partie du réseau ne soit pas là. Parce que ce sont des moments importants. Des moments forts d’échanges, de discussions, de stratégies. Mais aussi l’occasion de partager des histoires de lutte, de résistance, des histoires qui rappellent pourquoi on ne lâchera rien.

Dans notre travail AlarmPhone, nous sommes souvent confrontées à des situations difficiles, à la peur des personnes sur les bateaux, à l’inquiétude et à la tristesse des proches et, trop souvent, à la disparition et à la mort. Pour cette raison, certaines des histoires qui vont suivre peuvent être dures à écouter. Ce sont des histoires violentes, parfois tragiques, et qui ne finissent pas toujours bien. D’autres histoires, au contraire, n’ont l’air de rien. Mais c’est justement parce qu’il y a de la lumière dans tout ça, qu’on y trouve ces éclats de joie, ces sourires et cet espoir malgré tout, qu’elles nous donnent la force de tenir et de continuer.

Et c’est ce qu’on voudrait partager avec vous aujourd’hui.

Merci à à tous.tes celleux qui ont rendu cette émission possible.

Et pour la musique : Rien qu’une fois faire des vagues – Anne Sylvestre / El Búho – Mirando el Fuego Feat. Joaquin Cornejo & Minük / Ouled El Bahdja – La Casa Del Mouradia / l’instrumentale de Lettre à la République de Kerry James

 

Episode 24

Nadir, chronique embarquée

Ce mois-ci, on vous propose de plonger dans la carte, de nous suivre au-delà de nos claviers, écrans et téléphones, et de nous rendre en Méditerranée centrale. Grâce à Christine et à son enregistreur, on embarque sur le voilier Nadir, qui fait partie de la flotille de bateaux d’assistance et de secours de la société civile, qui opèrent dans la région.

Le travail qu’on fait dans AlarmPhone est très complémentaire de celui des bateaux de sauvetage et des avions civils, Sea Bird et Colibri. Un équipier de Nadir nous disait qu’AlarmPhone et les avions ont un rôle fondamental, car on relaie des positions qui permettent aux bateaux de trouver les embarcations en détresse. Sans ces informations, ils seraient bien moins efficaces.

C’était en août dernier, une période très intense avec énormément de traversées depuis la Tunisie vers Lampedusa.

 

Episode 23

Comprendre ce qui se passe en mer Egée

Ce mois-ci, dans Chroniques àMER, on vous parle de ce qui se passe dans la région de la mer Egée, plus particulièrement pour les personnes qui traversent depuis les côtes turques vers les îles grecques.

Lorsque certain.es d’entre-nous ont commencé à faire des permanences, en 2018, la situation à cette frontière était bien différente. Les personnes en mouvement y subissaient déjà des violences et des violations des droits humains mais en mer, les garde-côtes semblaient respecter les règles du jeu, c’est-à-dire du droit maritime international. Lorsque des bateaux franchissaient la frontière maritime entre la Turquie et la Grèce, ils allaient secourir les personnes à bord et les amenaient à terre, en Grèce. Et puis d’un coup, en mars 2020, tout bascule. Toutes les embarcations qui tentent la traversée sont systématiquement attaquées, les moteurs volés, les personnes violentées et repoussées vers la Turquie. Et même lorsque les voyageu.ses arrivent à débarquer sur une île grecque, les garde-côtes les remettent à l’eau sur des radeaux de survie gonflables et les laissent à la dérive. Nous, on assiste impuissantes à ces pushbacks sans fin. On ne sait plus trop quoi faire pour aider les personnes qui traversent, à part documenter et relayer les violences. Puis, courant 2023, tout change à nouveau. Ce n’est pas vraiment un basculement : il y a toujours des pushbacks, mais ils ne sont plus systématiques. Les personnes arrivées à terre sont plus souvent assistées que refoulées. Certains bateaux sont secourus. Certains sont même attaqués dans un premier temps, puis secourus dans un second.

Dans notre travail d’AlarmPhone, on sait que les routes prises par les personnes en mouvements évoluent constamment, et on est bien placées pour observer ces changements. On en discute, on s’en informe, et on réfléchit collectivement à comment adapter notre action. Mais alors là, pour tout dire/honnêtement, on ne comprend plus rien. On est perdues et on ne saisit pas ce qui se joue stratégiquement dans cette région.

C’est pour ça qu’on a eu envie de faire cet épisode, pour essayer ensemble de comprendre ce qui se passe.

Merci à à tou.tes celleux qui ont rendu cette émission possible.

Et pour la musique : Rien qu’une fois faire des vagues d’Anne Sylvestre / Sarzamin Man de Dawood Sarkosh / l’instrumentale de Lettre à la République de Kerry James

 

Episode 22

Les Naufrages invisibles

Ce mois-ci, dans Chroniques àMER, on vous parle des naufrages invisibles, de celles et ceux qui sont parti.es en mer et que leur proches continuent parfois pendant des années à chercher, sans traces.

Ces naufrages ne sont pas des accidents, mais bien le résultat de politiques européennes meurtrières. On vous parle aujourd’hui surtout des naufrages sur la route des Canaries en Méditerranée Occidentale, sur cette route qui peut être considérée comme la plus risquée des routes vers l’Europe.

Merci à nos camarades qui luttent au Sud de la Méditerranée aux côtés de toutes celles et ceux qui attendent des nouvelles de leurs proches.
Merci à Saliou, Abdou, Aurore et Luna pour avoir partagé leurs analyses avec nous.

 

Episode 21

Rien qu’une fois faire des vagues

Ce mois-ci, dans Chroniques àMER, on voulait vous parler d’un naufrage. Le naufrage d’un bateau de 47 personnes, qui a chaviré en Méditerranée centrale le 12 mars 2023.

Mars 2023, un mouvement social d’ampleur bat son plein en France contre la réforme du système des retraites, pendant une des nombreuses semaines de manifestations, blocages et autres actions pour déborder le gouvernement., on est plusieurs de chroniques àMER à se retrouver aux prises avec une situation de détresse : le cas AP0322.

Pendant deux jours, en permanence de nuit ou de jour, nous allons être en contact avec ce bateau de 47 personnes parti de Libye. La suite et fin de l’histoire, que vous allez découvrir dans cet épisode, est dure. Elle est dure comme la situation à l’œuvre en Méditerranée, comme la violence de la non-assistance orchestrée par les états européens en collaboration avec la Libye.

Deux mois plus tard, on est toujours choquées et on se sent encore vraiment tristes. Alors ça nous a aussi donné envie de vous parler de comment on gère cette tristesse dans nos vies, dans ce travail AlarmPhone qui vient taper parfois très fort dans nos émotions.

Et pour la musique : Rien qu’une fois faire des vagues d’Anne Sylvestre / L’instrumentale de Lettre à la République de Kerry James

 

Épisode 20

Traverser le désert, Rencontre avec des activistes d’Alarmphone Sahara

Ce mois-ci, dans Chroniques àMER, on avait envie de continuer à parler des conséquences de ce que fait l’Europe en matière de frontières, pas seulement en Méditerranée, pas seulement sur les lieux de départs des traversées de la mer, mais bien plus au sud, dans le désert du Sahara et les pays que ce désert traverse.

La mer Méditerranée est bien souvent une petite partie du voyage de personnes qui avant d’embarquer ont traversé bien des pays, ont marché des milliers de kilomètres, ont pris beaucoup de transports différents, ont survécu à tout un tas d’épreuves, ont rencontré des centaines de personnes, en ont perdu certaines, en ont retrouvé d’autres.

Nous savons que ces routes sont souvent très longues , et très dangereuses. Nous savons qu’elles sont rendues de plus en plus dangereuses à cause de l’Europe et de ses accords avec certains pays d’Afrique, à cause de l’Europe et du déploiement de ses forces de police en Afrique, à cause de l’Europe et de sa politique d’externalisation des frontières qui criminalise les déplacement sur les territoires africains.

Sur cette frontière comme sur plein d’autres, des camarades luttent, se soutiennent, construisent des solidarités. C’est le cas de Diory Traoré, Pierre Youssa et Azizou Chehou, trois activistes engagé.es dans tout un tas de collectifs et d’organisations et membres du réseau Alarmphone Sahara, un projet sœur d’Alarmphone Méditerranée.

On a eu envie de discuter avec Pierre, Aziz et Diory de ces routes qui passent par le désert et de la responsabilité des États européens dans la région.

Et pour la musique : Nterini de Fatoumata Diawara // Get Up Stand Up de Bob Marley // L’instrumentale de Lettre à la République de Kerry James

 

Épisode 18

Frontières et identités queer

Dans ce nouvel épisode, on sort à nouveau du format classique de nos chroniques pour vous proposer cette fois de rencontrer deux personnes très spéciales, aux voix et existences profondément politiques. Qu’est-ce que ça veut dire, traverser des frontières et être queer ?

Dans les derniers jours de novembre 2022, l’équipe de Chroniques àMER s’est rendue à Amsterdam pour le meeting AlarmPhone. Après plusieurs jours de réunion avec le réseau, nous avons rejoint deux amies dans la cuisine d’un lieu collectif au sud de la ville.

Une membre de Chroniques àMER avait rencontré ces personnes à Lesvos, en Grèce, dans un collectif nommé ‘Lesvos LGBTQI+ Refugee Solidarity’. Ce collectif existe depuis 2017 et a pour but de créer un espace pour la communauté queer, au milieu de la brutalité de la procédure d’asile aux confins de l’Europe.

Cet après-midi de novembre, donc, on a écouté de la musique, fait rôtir des aubergines, et on s’est assises ensemble autour d’une table pour discuter. On voulait parler avec elles de leurs expériences en matière de procédures d’asile en tant que personnes LGBTQI, et on s’est retrouvé à discuter de la recherche de communauté(s) queer.

 

Épisode 17

Imaginaires sans frontières #2

Cette fois, on est allé.e.s voir nos camarades dans un monde où les frontières existent encore, et on leur a demandé ce qu’ils et elles feraient comme actions contre les frontières si elles avaient toutes les ressources humaines, matérielles et financières possibles.

Après le précédent épisode d’imaginaires sans frontières, un camarade engagé à Marseille et à Vintimille nous a envoyé un message. Un message amer mais avec de l’espoir, exactement comme le projet de nos chroniques. On avait envie de le partager avec vous en introduction de cette émission :

« Je voulais te remercie pour le podcast que vous avez enregistré à la ZAD. C’était une semaine très dur et écouter ces voix m’a soulagé.
Voici un texte que j’avais écris pour remercier mon collectif à Ventimiglia et ça vous regarde 🙂
La semaine dernière s’est ouverte sur une terrible nouvelle, sur le chagrin et la colère d’une nouvelle mort à la frontière.
Pourtant, la semaine s’est terminée avec l’espoir d’un autre monde possible. Aujourd’hui, l’humanité s’est rassemblée autour d’une pierre portant le nom d’Ahmed Safi, 19 ans, pour se souvenir de lui et lui rendre hommage.
Je remercie de tout cœur les personnes qui ont rendu cela possible.
J’écoute ce podcast, il a été enregistré au transborder camp cet été. Les gens répondent à une question : “Que feriez-vous si vous vous réveilliez demain dans un monde sans frontières ? “.
Je ferme les yeux et je souris, imaginant dans leurs mots un monde dans lequel Ahmed serait encore en vie, dans lequel nous serions tous libres. »

Pour Ahmed et toutes les autres, on va continuer à lutter. Et à enregistrer nos voix en résistance.

Merci à celles et ceux qu’on a rencontré.es dans un coin de cuisine collective
Merci à Rubi et Berenice du collectif radio Our Voice à Freiburg en Allemagne
Merci à Paula et Giulia qui luttent à la frontière entre la Belarus et la Pologne
Merci à Latifa de l’association des mères de disparu.es
Merci à Ryad membre de l’initiative Afrique Europe Interact
Merci à Papalaye du Syndicat populaire des vendeurs ambulants à Barcelone
Merci à Badr et à Hicham du groupe de soutien LGBTQIA+ Maroc
Merci à Helena de l’organisation Border Monitoring Violence Network
Merci à Juli et Ati du collectif Wish No Borders à Lesvos en Grèce
Merci à Lucie membre de l’International Woman Space
Merci à Imane d’Alarmphone Oujda, au Maroc,
Merci à Aziz de l’Alarmphone Sahara

Et pour la musique : Balti & Samir Loussif – Mchaou

 

Dans ce nouvel épisode, on va faire péter les frontières. En juillet dernier, 800 activistes qui luttent contre les frontières, se sont retrouvées au Transborder Summer Camp à l’ancienne ZAD, près de Nantes. L’équipe de Chroniques àMer y a rencontré des collectifs venant d’un peu partout dans le monde.

Comme on a régulièrement envie et besoin de se faire plaisir, on a posé la même question à celleux qu’on rencontrait : « Et si demain tu te réveillais et qu’il n’y avait plus de frontière, quelle est la première chose que tu ferais ? »

On se sent super émues de vous faire entendre les voix de ces personnes incroyables avec qui on a parlé de nos luttes et de nos imaginaires, et on a envie de leur dire, et de vous dire à tou.te.s qu’on lâchera rien, et qu’on est fière de lutter à vos côtés.

Merci à Alix, à Eric et à Alireza qu’on a rencontrées dans un coin de cuisine collective
Merci à Riad, à Latifa, à Pamela,
Merci à Imane d’Alarmphone Oujda, au Maroc,
Merci à Paula et Giulia qui luttent à la frontière entre la Biélarussie et la Pologne,
Merci à Badr et à Hicham du groupe de soutien LGBTQIA Maroc,
Merci à Rubi et Berenice du collectif radio Our Voice à Freiburg en Allemagne,
Merci à Papalaye du syndicat populaire des vendeur ambulants à Barcelone
Merci à Aziz de l’Alarmphone Sahara
Merci à Louisa et Diego du Centro de Derecho Human Fray Matias, à Tapachula au Mexique
Merci à Ines et Atifa du collectif Wish No Borders à Lesvos en Grèce

Et pour la musique: Calle 13, Latinoamérica (Audio) feat Totó la Momposina, Susana Baca, Maria Rita

 

Épisode 15 :

Malte, côté terre

Dans le 12e épisode de Chronique àMER, on vous avait parlé de Malte, cette petite île au sud de la Sicile, appartenant à l’UE. Et de comment les autorités maltaises sont régulièrement prises en flagrant délit de non-assistance, laissant délibérément des gens mourir en mer, en tentant la traversée vers l’Europe.

Après une pause estivale, voici le 15e épisode de Chronique àMER où l’on regardera à nouveau en direction de Malte, mais cette fois-ci côté terre. Et dans cette cette deuxième partie, on avait envie de se demander : et sur place, qu’est-ce qui se passe à Malte ? Que sont devenues les milliers de personnes débarquées ces dernières années sur cette île de 30 km de long ? A quoi ressemble la vie des personnes exilées dans cet état européen, bien connu pour être un paradis fiscal alimenté par la corruption et le clientélisme ?

Pour répondre à ces questions, on a voulu laisser la parole à celles et ceux qui y vivent, et qui y travaillent. Celles et ceux qui y luttent ou tentent de s’y construire une vie.

Attention : Parce que le régime frontalier est violent, cette chronique et les histoires qui sont racontées peuvent être difficiles à entendre.

Nous vous partageons l’extrait d’un poème lu pendant la Commémoraction du 6 février 2022 qui a eu lieu à Malte, par Thomas Eyonga, un jeune Camerounais vivant là-bas :

« No one leaves home, unless home is the mouth of a shark. You only run for the border when you see the whole city running as well ; your neighbour running faster than you, the boy you went to school with, who kissed you dizzy behind the old tin factory is holding a gun bigger than his body.

You only leave home when home won`t let you stay. No one would leave home unless home chased you, fire under feet, hot blood in your belly, »

Association Spark15 >>> https://spark15.org/

Fondation Integra >>> https://integrafoundation.wordpress.com/

Association MGRM (MaltaGayRights) >>> http://maltagayrights.org/about-us/

Le lien vers le site El Hiblu 3 et la campagne de solidarité avec les trois adolescents arrêtés pour avoir résisté à leur refoulement : https://elhiblu3.info/

Et pour la musique, c’était Souad Massi, Khalouni 🙂

 

Épisode 14 :

Evros, la brèche des mesures provisoires

C’est une émission préparée sur le feu. Le feu du début de l’été et le feu aussi d’avoir été en contact avec des personnes bloquées sur cette frontière, Evros, pendant près d’une semaine au début du mois de juin.

Aujourd’hui on sort un peu des sentiers de la Méditerranée et on vous parle de Evros, une frontière entre terre et rivière.

La rivière Evros coule le long de la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie. Chaque semaine, des exilé·es tentent d’atteindre l’Europe par cette voix terrestre, plutôt que par la mer Égée. Au fil des enjeux politiques et géopolitiques de la région, elle est devenue une zone ultra militarisée – 1000 militaires et des dispositifs électroniques sophistiqués : drones, caméras, capteurs thermiques et canons sonores.

Autre morphologie de frontière, nouvelles stratégies. Chez Alarm Phone, on essaye de s’inspirer de la détermination des personnes et des stratégies utilisées par les acteurs en présence (comme certaines ONG). Dans cette émission, on va se pencher sur une solution légale : les « mesures provisoires ». Elle a été mobilisée devant la Cour européenne des droits de l’homme, pour certains cas AP en Evros. On va voir pourquoi elle est une brèche, et s’interroger sur les limites de cette stratégie légale.

 

Épisode 13 :

Des langues et des frontières n°1

Dans cette émission, on parle de langues et de frontières. Parce que dans l’AlarmPhone et ailleurs, les langues nous permettent de communiquer, d’échanger, de s’organiser. Elles sont un outil indispensable de nos luttes transnationales alors que paradoxalement, elles participent du système de frontières.

Comment l’usage des langues participe au système des frontières ? Comment l’usage des langues reconduit des frontières à l’intérieur de notre réseau ? Et comment on lutte avec ces langues, dedans, à côté, ou contre, avec toutes et tous nos camarades, même sans langue commune, même quand les langues qu’on utilise sont des langues coloniales.

Des éléments de réponse depuis le point de vue AlarmPhone, des voix de camarades du Sud et du Nord de la Méditerranée, ou encore un récit de permanence téléphonique.

Et encore une fois, on vous propose d’explorer la thématique en deux parties. Bienvenu·es sur ’Des langues et des frontières’, partie 1.

Bonne écoute !

Et pour la musique de ce podcast… Liberté de Soolking feat. Ouled El Bahdja et l’instrumentale PNL x Soolking Type Beat

 

Épisode 12 :

Malte, en flagrant délit de non-assistance

Dans cette émission, on va vous parler d’un petit pays situé au sud de la Sicile : l’île de Malte. On va vous raconter comment cet état européen bafoue les droits humains en toute impunité. On va vous raconter les crimes de Malte.

Sa localisation centrale en Méditerranée fait de Malte une des portes de l’Europe, et donc une destination stratégique sur les routes migratoires. Depuis 2019, près de 6000 exilé.es sont arrivé.es sur l’île. Mais l’état maltais, soutenu par l’Union Européenne, met tout en œuvre pour les empêcher de rejoindre ses terres. Malte a choisi de ne pas leur porter secours.

Depuis AlarmPhone, on est trop souvent témoins des violences que commet le gouvernement maltais dans sa zone de recherche et secours maritime. On est trop souvent confronté à son inaction volontaire, ses refoulements violents, ou encore ses manigances illégales qui mettent gravement en danger la vie des gens.

On a eu envie de vous expliquer pourquoi cet état, ses Forces armées qui sont capables de regarder des gens mourir, sans bouger d’un pouce pour leur venir en aide, nous met dans une rage immense.

Et pour vous raconter tout ça, il nous a semblé important de laisser la parole à ceux et celles qui vivent cette violence d’état de près ou le loin, à ceux et celles qui militent pour que cet état comme tous les autres respectent les droits humains.

 

Épisode 11 :

« Tu vois là ? C’est l’Angleterre… »

Dans cette émission, on va sortir de la Méditerranée et parler d’une frontière à l’intérieur de la Forteresse Europe, la Manche. Une route migratoire qui existe depuis longtemps, une route qui est devenue maritime depuis peu, et une route qui n’a pas cessé d’être de plus en plus fréquentée depuis ces 3 dernières années.

La Manche est tout récemment devenue la quatrième règion de AlarmPhone.

En 2021 plus de 28 000 personnes ont réussi à rejoindre les rivages britanniques en prenant la mer.

Avec la présence militaire croissante sur le Calaisis et le Dunkerquois, soutenue et financé par le gouvernement britannique, avec la sécurisation du port de Calais, Avec l’augmentation des agents de sécurité dans de nombreux parkings, Avec les grillages et les barbelés, Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne et les accords de Dublin, Avec le manque d’accueil des personnes exilées en Europe, de plus en plus de voyageur.euses tentent leur chance depuis la Côte d’Opale, le Nord de la France ou même la Belgique.

Ceci est la cas des voyageur.ses parti.es de Berck le 05 November 2021, dont on vous parle dans cette chronique.

C’est le cas également de A, qui nous raconte pourquoi il a sauté dans un bateau gonflable pour arriver en Angleterre.

Mais la Manche n’est pas une zone frontalière récente. Des militant.es ’no borders’ s’organisent au sein du collectif Calais Migrant Solidarity depuis 2009 et travaillent sur le projet ’Watch the Channel’ depuis fin 2018. Depuis Calais, Elen nous raconte comment Watch the Channel intervient pour créer des liens avec des gens avant qu’ils partent. Les deux buts : faire la prévention avant le voyage en mer et documenter l’évolution de la réponse des autorités des deux côtés.

Pour soutenir Calais Migrant Solidarity : https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/donate/

Et pour la musique de l’émission : Escape from Calais, hip-hop session à Calais / Fakdnk, Ahmed Amyn / The Calais Session, Khandahar / la version instrumentale de Lettre à la République de Kerry James

 

Épisode 10 :

Des histoires qui nous font du bien n°2

Ce mois-ci, on vous propose un deuxième épisode consacré aux belles histoires du réseau AlarmPhone. Des histoires qui font sourire, ou mettent la larme à l’œil. Des histoires qui nous donnent la force de continuer à lutter.

Le projet Chroniques àMER est né il y a tout juste un an. Une maison dans la campagne autour de Toulouse. Une idée qu’on partage : et si on faisait de la radio pour raconter un petit bout de ce qui se passe aux frontières de l’Europe ? Avec nos mots, nos expériences, nos angles morts, nos doutes, et nos convictions.

Un an plus tard, on est encore là, on est plus, on est un peu plus grandes, on habite plus près ou plus loin, on aime encore beaucoup ce projet radio, on a envie de continuer à le faire grandir et évoluer.

On a envie de continuer à se raconter des histoires, des qui nous mettent en rage, des qui nous donnent de la force, des qui nous rappellent pourquoi on lutte et pourquoi on fait partie d’Alarmphone. Et ça tombe bien, parce qu’on a des camarades merveilleuses qui ont accepté de partager encore une fois leurs récits, des histoires de permanence et de résistance qui leur donnent la force et l’envie de continuer.

Et pour la musique de ce podcast c’est Mayra Andrade – Vapor di Imigrason.
Et bien sûr comme toujours l’instrumentale de La lettre à la République de Kerry James

 

Épisode 9 :

Des enfants qui arrivent n°2

Dans cet épisode, on continue à parler des enfants exilé·es. Parce qu’on n’en parle jamais. Parce qu’on ne les entend jamais. Parce que celles et ceux qu’on a questionné sur leur traversée nous ont répondu en disant « il y a surtout l’après, il y a tout ce qu’il se passe à l’arrivée. »

« Combien d’enfants à bord ? » C’est une question qu’on pose à chaque fois qu’on est en contact avec des bateaux en détresse. Pourtant, au sein de l’AlarmPhone, ce n’était pas un sujet.
Une deuxième émission, une même volonté : celle de rendre visible les enfants exilé·e·s comme des sujets politiques, soutenir leur parole, la rétablir.

Les enfant qu’on a rencontré·e·s pour la première émission, « Des enfants qui traversent », nous ont poussés à écrire ce deuxième volet, nous ont poussées à parler de l’après. Pour celles et ceux d’Alarm Phone qui font des permanences téléphoniques, nous rencontrons les histoires de migration presque uniquement dans la traversée. Pourtant, souvent, on pense : qu’est-ce qu’il se passe après ?

On s’aventure à nouveau dans un exercice à l’équilibre instable, on est fragiles. Mais on ne pouvait pas faire l’économie de cette parole qui criait : regardez cette vie qu’on construit à l’arrivée. Regardez ce qu’il se passe, et ne pensez-pas que le plus dur, c’est la traversée.

Il faut donc parler de « l’accueil », régi par ce même régime d’hypocrisie dont on vous parlait la dernière fois. « L’Europe terre d’accueil ». Enfermement, suspiscion de mensonge, violences de l’administration et de l’institution, voilà les réalités de l’accueil de l’Europe et plus particulièrement de la France. Alors, comme le dit Aboubacar « il n’y a pas d’autre choix que de lutter. »

Et pour la musique de ce podcast…Hermanos Gutierrez, Esperanza et une chanson de Guillaume Poncelet. Et bien sûr comme toujours l’instrumentale de Kerry James.

 

Épisode 8 :

Des enfants qui traversent n°1

Dans cet épisode, on va parler et écouter des enfants qui traversent. Parce qu’on en parle jamais. Parce qu’on ne les entend jamais.

« Combien d’enfants à bord ? » C’est une question qu’on pose à chaque fois qu’on est en contact avec des bateaux en détresse. Pourtant, au sein de l’AlarmPhone, ce n’est pas un sujet.
Cette émission part d’une volonté forte : rendre visible les enfants exilé·es comme des sujets politiques, soutenir leur parole, la rétablir.

Au fait, de quel·les enfants parle-t-on ? Parmi les jeunes et très jeunes personnes qui traversent la Méditerranée, il y a des bébés de 6 mois et des adolescentes de 16 ans. Certains traversent accompagnées par leurs parents, certaines avec d’autres adultes, certains encore, seules.

Tous et toutes sont victimes du même régime d’hypocrisie, qu’on cherche à détricoter dans cette émission :

Hypocrisie n°1 : L’Europe est une terre d’accueil, et elle protège les enfants. Cette idée pousse beaucoup à prendre le départ, et pourtant – du XIXe siècle à aujourd’hui, il y a un continuum colonial dans la manière dont les états européens ont déplacé, maltraité et abandonné les enfants par milliers.

Hypocrisie n°2 : « Les femmes et les enfants d’abord ! » comme le dit un vieil adage. Vraiment ? On verra qu’en matière de traversée et de sauvetage, les enfants ne reçoivent rien du soin qui leur est pourtant promis dans une convention largement ratifiée par les états du monde entier.

Parce qu’on ne parle jamais des enfants on a décidé de faire deux épisodes. On se propose une première partie sur leurs traversées. Et un second sur leurs arrivées en Europe.

On vous présente donc Des enfants qui traversent, partie 1.

Et pour la musique de ce podcast… … une chanson grecque composée et chantée par Nena Venetsanou, Tzivaeri, et une autre de Sofiane Pamart, Solitude.

 

Épisode 7 :

Les navires marchands, des acteurs ambivalents dans le jeu politique des frontières

Dans ce 7ème épisode de chroniques aMER, on va s’approcher des navires marchands – ces bateaux, cargos, rouliers, super-tankers et autres porte-conteneurs qui sillonnent les mers au service du capitalisme.

Sur les routes migratoires, et plus particulièrement en Méditerranée centrale, il arrive que les personnes qui tentent la traversée croisent leur route. Pourtant, il est exceptionnel que ces cargos se déroutent pour leur venir en aide. Quel est alors l’importance et le rôle des navires de commerce dans le contexte de la traversée et du sauvetage en mer ?

À travers différentes voix, on vous raconte les enjeux multiples contenus dans cette rencontre entre transport de marchandises et volonté de passage en Europe, le tout au milieu de la mer Méditerranée, terrible échiquier où l’Europe joue ses pions sans jamais compter ses victimes.

On a voulu revenir sur lois précises qui organisent et veillent à la sécurité des personnes en détresse – lois généralement méprisées par les navires marchands, leurs compagnies et les États concernés.

On a aussi voulu vous raconter des histoires vécues par des membres d’AlarmPhone qui nous donnent de la force et de l’espoir.

Pour en savoir plus : le lien vers le site El Hiblu 3 et la campagne de solidarité avec les trois adolescents arrêtés pour avoir résisté aux refoulements de l’Europe : https://elhiblu3.info/

Et pour la musique de ce podcast… … une chanson grecque composée et chantée par Eleni Vitali : Makria mou na feigis

 

Épisode 6 :

Des histoires qui nous font du bien n°1

Pour cet épisode de rentrée, on avait besoin et envie de se raconter pourquoi on fait partie d’Alarmphone. Des histoires qui nous font du bien et qui nous donnent envie de continuer.

Parce que les frontières se durcissent chaque jour et tuent toujours plus ; Parce que les États continuent d’utiliser la Covid pour empêcher les déplacements ; Parce que dans nos luttes, c’est parfois difficile de trouver du sens et de tenir bon.

On a eu besoin de prendre le temps de se raconter de belles histoires. Des histoires qui nourrissent nos envies et nos combats.

Alors on a profité de nos retrouvailles au meeting Alarmphone de Palerme pour s’enregistrer et raconter des histoires qu’on a vécues dans l’Alarmphone, et qui nous donnent la force de continuer.

On n’a pas pu partager toutes les histoires enregistrées ! Alors on continuera dans des prochains épisodes.

 

Épisode 5 :

El Hiblu 3 ou comment l’Europe criminalise les personnes exilées

FREE EL HIBLU 3, « Je ne sais pas pourquoi il a fait demi-tour. Mais j’ai vu des gens protester et ça a fonctionné. »

Fin mars 2019, 108 personnes ont fui la Libye et ses camps, dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Elles ont été secourues par le navire marchand El Hiblu 1. Les autorités maltaises ont alors tenté de renvoyer illégalement ces personnes en Libye.

Mais collectivement, les 108 rescapés ont protesté, et ont réussi à convaincre le capitaine du navire marchand de prendre la route vers Malte.

A leur arrivée, trois des rescapés ont été accusés de piraterie et attendent depuis deux ans un procès.

Dans cette émission, on parle des premières personnes criminalisées par les politiques européennes de frontières : les personnes exilées. Parce que partir est considéré comme un crime dans certains pays ; Parce qu’arriver est considéré comme un crime dans d’autres ; Parce que l’Europe et les Etats frontaliers investissent des sommes faramineuses pour mettre en place des dispositifs répressifs hallucinants contre celles et ceux qui cherchent à traverser les frontières européennes : polices, traques, caméras, barbelés, enfermement, amendes, meurtres.
On a plus que jamais besoin de résistances et de solidarités.

Pour en savoir plus :
Le lien vers le site el hiblu 3 et la campagne de solidarité avec les trois adolescents arrêtés pour avoir résisté aux refoulements de l’Europe -> https://elhiblu3.info/
Le lien vers la campagne #FreeMoria6 pour les 6 personnes accusées d’avoir mis le feu au camp de Moria -> https://freethemoria6.noblogs.org/

 

Épisode 4 :

Depuis le Sahara Occidental

Dans cette émission, on va sortir un peu de la Méditerranée, ou plutôt, on va aller à l’endroit où elle rencontre l’océan Atlantique, sur la route vers les îles espagnoles des Canaries. Une route, particulièrement empruntée et dangereuse, notamment ces deux dernières années.

La route des Canaries est venue élargir la zone de traversée de la Méditerranée occidentale, la zone Western Med comme on l’appelle à AlarmPhone.

En 2020, près de 71% des 42 000 personnes arrivées en Espagne, sont arrivées par les iles Canaries (selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés).

Avec la répression féroce et l’augmentation des contrôles côté nord marocain, soutenus et financés par l’Europe, Avec le renforcement de la frontière continentale entre l’Espagne et le Maroc, Avec les accords entre l’Espagne et le Maroc qui permettent aux bateaux espagnols de ramener les gens dans des ports marocains, Avec la militarisation de Salvamento Maritimo, l’organisme espagnol de sauvetage en mer, désormais placé sous la responsabilité du ministère de l’intérieur, de plus en plus de voyageur.euses tentent leur chance depuis le Sahara Occidental, ce territoire au sud du Maroc, qui revendique son autonomie face à la colonisation espagnole puis marocaine.

C’est le cas des voyageur.ses parties de Laayoune le 24 mars 2021, dont on vous parle dans cette chronique.

C’est le cas également de Mamoudou, qui nous raconte dans cette chronique pourquoi il a renoncé à traverser depuis Nador, au nord du Maroc pour emprunter la route des Canaries

Mais la Western Med et la route atlantique donc, ce n’est pas seulement une immense région de traversées, mais un pan entier du réseau AlarmPhone. En effet, au Maroc et au Sahara occidental se trouvent de nombreux et nombreuses camarades qui font un travail essentiel pour le réseau : le lien avec les communautés de départ, la prévention avant le voyage en mer et surtout, la diffusion de notre numéro d’urgence. Abdou nous raconte ce que signifie être activiste contre le frontières pour lui, depuis Laayoune.

Et comme promis, le lien vers le projet de solidarité avec les migrant.e.s de Laayoune. Vous pouvez en savoir plus sur les actions du collectif et soutenir le projet financièrement en cliquant ici.

 

Épisode 3 :

Covid et frontières

La pandémie de Covid-19, qui frappe une partie du monde depuis plus d’un an, a été utilisé par l’Europe pour renforcer les frontières méditerranéennes, laisser mourir et enfermer des gens.

Plus que jamais, la pandémie de Covid 19 pose la question : qui mérite d’être sauvé ? et quels sont les corps qu’on laisse mourir ?
Aujourd’hui, dans Chroniques àMER, on se demande comment la pandémie a transformé la Méditerranée.

Dans les pays de départ, les raisons de partir sont plus fortes : la crise économique touche de nombreux secteurs en Tunisie, au Maroc, en Algérie. Le chaos social et sanitaire est encore plus fort en Libye.

Au nord de la Méditerranée, les États européens utilisent l’argument du coronavirus pour brutaliser leurs frontières. Répression, fermeture des ports européens, non-assistance à des personnes en détresse, criminalisation des bateaux de sauvetage…

Mais l’instrumentalisation politique de la maladie ne s’arrête pas là. Dans cette émission on vous parlera également d’une nouvelle pratique de détention en mer mise en place par l’Italie : les ferrys-quarantaine.

On espère que cette émission nous permettra de mieux comprendre les enjeux des frontières en Méditerranée et de la pandémie de Covid-19.

 

Épisode 2 :

Femmes en mouvement

Aujourd’hui dans Chroniques àMER on parle des femmes en mouvement, des raisons pour lesquelles elles se déplacent, des violences auxquelles elles sont confrontées pendant leurs parcours, de leurs stratégies de résistance.

Les femmes se déplacent. Elles se déplacent depuis longtemps, elles se déplacent massivement.

Elles sont actrices de leurs migrations, contrairement à ce que veulent nous faire croire les imaginaires sexistes. Les femmes exilées, quand elles sont représentées, le sont souvent comme étant à la charge d’un homme (époux, frère, père etc) qu’elles suivraient passivement.

Mais sur leurs parcours, les femmes migrantes doivent souvent faire face à de nombreux obstacles. Des obstacles construits par les politiques européennes sur les parcours de migrations des pays d’Afrique et du Moyen Orient vers la forteresse européennes. Mais aussi des obstacles liés au fait qu’elles se déplacent en tant que femmes. Et comme on peut s’en douter, même si elles sont peu visibles, ces femmes s’entraident, s’organisent, résistent ensemble, créent des espaces de ren­contres, de soutien, de partage et de lutte.

Cette semaine, Chroniques àMER, parle des femmes en mouvement.

Khady, une camarade de l’Alarmphone à Tanger au Maroc, nous raconte comment elle milite contre le régime de frontières.

On a également eu envie de vous parler d’un cas Alarmphone, comme chaque mois. C’est un cas qui se passe en mer Egéen en juin 2020. C’est un cas où les femmes sont au cœur de la traversée. On s’est dit que c’était une bonne occasion pour vous parler de cette région de traversée, entre la Turquie et la Grèce.

Et pour la musique : un chant composé par des femmes secourues par le bateau Ocean Viking / une musique grecque chantée par une femme de Lesbos

 

Épisode 1 :

CommémorAction

Dans ce premier épisode de Chroniques à MER, on parle de la journée de CommémorAction du 09 février 2021, pour ne pas oublier les naufrages en mer Méditerranée.

Il y a un an, le 09 février 2020, AlarmPhone a reçu un appel de 91 personnes en détresse au large de Garabulli, en Libye. Paniquées, car leur bateau pneumatique était en train de se dégonfler. Elles sont néanmoins parvenues à communiquer clairement leurs coordonnées GPS qu’AlarmPhone a immédiatement relayé aux autorités italiennes et maltaises, ainsi qu’aux soit-disant garde-côtes libyens. Aucune des autorités informées n’a lancé d’opération de secours ni mené de recherches pour savoir ce qui s’est passé ce jour-là.

Pour ne pas oublier les naufrages en mer Méditerranée, et mener des actions contre les politiques meurtrières de l’Europe, des journées de CommémorAction sont organisées chaque année par des proches des disparu.e.s.

Dans ce premier épisode, Chroniques à MER revient sur la CommémorAction du 09 février 2021, organisée par une soixantaines de proches de personnes disparuesil y a un an, qui se démènent pour obtenir des réponses : pourquoi les autorités n’ont pas porté secours au bateau en détresse alors qu’elles avaient été alertées ? pourquoi refusent-elles aujourd’hui encore de donner des informations sur ce qui s’est passé ce jour-là ?

Ce premier épisode est aussi l’occasion de présenter le réseau AlarmPhone et de comprendre les responsabilités des états européens en Méditerranée.