Contre l’esclavage moderne dans les champs ! Avec les 17 travailleurs marocains en lutte à Malemort du Comtat

Contre les frontières - 05 février 2024
Contre l’esclavage moderne dans les champs ! Avec les 17 travailleurs marocains en lutte à Malemort du Comtat

Contre l’esclavage moderne dans les champs ! Avec les 17 travailleurs marocains en lutte à Malemort du Comtat

Leur lutte nous donne l’occasion de commencer une série d’émission sur l’exploitation des travailleurs et travailleuses étrangères dans l’agriculture. Tant l’exploitation est grande, tant l’invisibilité est profonde.

Il y a les belles cartes postales, la saison des festivals, des pierres antiques et des floraisons de lavande. La saison des SUV et des voitures avec chauffeurs. Il y a aussi celle des pêches et des melons, la saison des serres et des stations de conditionnement. Il y a les milliers de travailleurs et travailleuses saisonnières. Dont une immense majorité de personnes étrangères, venues trouver là un travail, du nouveau, une parade à la crise, une manière de faire vivre la famille au lointain. Il y a les discours de ministre sur l’armée de l’ombre, il y a le milliard que pèse le secteur des fruits et légumes dans la région.

Il y a ceux dont le business prospère, dont l’empire s’agrandit. Et il y a celles et ceux qui subissent, qui se brisent le dos et manipulent les produits chimiques. Celles et ceux que ce système écrase, qui habitent en rase campagne entassés dans des bungalows étouffants, ou qui louent un matelas au marchand de sommeil. Celles eu ceux qui vivent loin de leurs droits, privés de toute dignité.

Il manque du monde sur les cartes postales de Provence, du Bordelais, de Bretagne. Il manque la sueur et le racisme. Il manque la violence d’un monde capitaliste qui importe des corps pour exporter des fruits.

Les 17 personnes en lutte à Malemort du Comtat, que nous avons rencontré, sont donc des ouvriers marocains venus travailler en contrat OFII au domaine de Rigoy, dans le Vaucluse au pied du Ventoux. Une exploitation qui produit des légumes, des fruits, et qui est aussi une véritable entreprise de soumission des ouvriers avec des fraudes et corruptions à tous les niveaux.

Ils nous expliquent leur réalité, depuis le garage de la maison qu’ils occupent à l’entrée du village. Une villa avec pignon sur rue, en face de la coopérative viticole du coin. Ils sont restés là pour tenter de faire valoir leurs droits.

Et ils ont eu raison de lutter : le procureur de Carpentras a annoncé le 22 janvier 2024 leur mise en examen pour traite des êtres humains. Ils ont été placé sous contrôle judiciaire.

 


LES SOUTENIR !!

Pour les soutenir dans leur lutte, vous pouvez contribuer à cette collecte pour les aider eux et leurs familles: SUIVEZ LE LIEN

Vous pouvez aussi faire tourner le tract suivant pour faire connaître leur situation et relayer la collecte : PAR ICI LE PDF

 


 

Durée de l’émission : 44 min

Musique : Amon Tobin, Stoney Street

Merci à Driss, Boojma, Mastapha, Khalid, Mohsin, Ali, Othman, Mohamed, Mohsin, Abd, Rachid, Blkasm, Driss, Ismaïl, Abd, Rafik, Charafe, ainsi qu’à Annouk, Fred et Jean-Yves.